L’œil palimpseste

L’œil palimpseste

Quand on approche un cheval, sa longueur de tête fait qu’on n’entre vraiment en contact avec lui que par un de ses profils, et on voit son œil, qui nous regarde le regarder, et on se demande aussitôt comment il nous voit, lui, ce qu’il ressent, j’ose dire : ce qu’il en pense, puisqu’un animal a sa « pensée » animale. Et cela nous interroge, nous inquiète et nous plaît, nous fascine.

Eh bien je n’ai pas le souvenir qu’une œuvre plastique m’ait donné à considérer cela – de cet œil-là – comme l’ont fait quelques pièces plastiques d’Isabel Floc’h, beaux cercles tamisés de cuivre, bistre et gris, où la vie-esprit des chevaux sort de la trame comme d’une nuit. Comme une lointaine tête de quelque Mésopotamie hypercontemporaine !

Jean-Philippe Domecq

L’œil palimpseste